Le quartier Bonabéri a vécu le drame le week-end dernier, trois personnes dont une femme enceinte sont mortes sur le coup après avoir été percutées par un train à vive allure.
Vendredi dernier au quartier Bonabéri à Douala, la désolation et le chagrin se lisaient sur les visages. Et pour cause, un train venait de percuter trois personnes, les tuant sur le coup. Lorsque Cameroon Tribune arrive sur les lieux, des draps recouvrent trois corps étendus sur les rails. Les deux premiers sont distants l’un de l’autre d’une bonne vingtaine de mètres et le dernier gît plus loin. Il fait une chaleur caniculaire et la marée humaine présente sur le théâtre du drame donne le vertige. D’après les témoignages recueillis ça et là, il est 11 heures 30 minutes ce vendredi quand un train à vive allure percute une dame enceinte qui tentait de traverser les rails vers Ndombo, toujours du côté de Bonabéri. Le choc d’une violence inouïe est tel que la pauvre femme est coupée en deux, le bébé qu’elle porte est lui aussi déchiqueté.
Le train qui vient de Mbanga continue sa course folle et deux kilomètres plus loin, cogne sur son passage, une moto qui sortait du quartier. Elle a à son bord deux jeunes hommes. Celui qui est assis à l’arrière tente de se dégager, mais il est trop tard. Il tombe et se brise le crâne sur les fers qui surplombent les rails. Le conducteur et sa moto restent accrochés à la locomotive. Des témoins affirment que le conducteur de la motocyclette a tenté de résister, s’accrochant aux barres en fer. Malheureusement, n’a pas pu tenir longtemps, il est tombé sous le train se faisant écraser pendant que sa moto est restée accrochée au train.
Selon Jean Mpoui, le train n’a klaxonné qu’une fois. Pourtant pour la majorité des habitants du coin, ils n’ont rien entendu. D’habitude, quand un train s’engage en ville, il ralentit sa course, expliquent les populations, qui constatent que depuis plus d’une semaine, ce train va nettement plus vite que de coutume. C’est peut-être un nouveau conducteur qui ne maîtrise pas encore les techniques de la conduite, pensent certains.
Toujours est-il que cet accident a failli tourner à l’émeute si le Groupement mobile d’intervention n’était descendu à Bonaberi. Pour les habitants du coin pourtant, la moto accidentée était un engin personnel et pas un bend skin. Les conducteurs de moto-taxi, comme il est de coutume à Douala, n’ont rien voulu entendre et en ont fait leur affaire. Pendant que certains commençaient à barrer la route, d’autres sont arrivés jusqu’à la gare et ont entrepris de casser le train, obligeant les forces de sécurité à rétablir l’ordre.
Source : Cameroon Tribune
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